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Libération

La crainte du sida fait le lit de la fidélité. Mieux informés, les Français adaptent leurs habitudes sexuelles, selon une enquête.

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publié le 30 novembre 1995 à 9h48

«Il faut arrêter de dire que la prévention ne marche pas en France

parce qu'on a rencontré quelqu'un qui n'est pas content dans son coin. C'est faux. La prévention marche bien et, d'ailleurs, il suffit de remarquer que l'épidémie ne s'étend pas beaucoup dans notre pays.» C'est, selon le chercheur Jean-Paul Moatti, la conclusion de la dernière enquête sur les comportements de la population française face au sida. Cette recherche, intitulée «Connaissances, croyances, attitudes et comportements de la population française face au sida» et réalisée par les Observatoires de la santé d'Ile-de-France et de la région Paca (Provence-Alpes-Côte-d'Azur) et l'Agence nationale de recherches sur le sida (1), est la quatrième du genre, et complète ainsi celles de 1987, 1990 et 1992 sur le même sujet. Le premier constat des auteurs est donc que la population hexagonale connaît de mieux en mieux les modes de transmission du VIH. C'est notamment le cas en Ile-de-France, où on trouve plus de la moitié des personnes atteintes par l'infection: en 1994, plus de 95% des Franciliens savent que le virus se transmet par voie sexuelle et sanguine. S'il reste encore quelques personnes pour croire que le VIH se transmet dans les toilettes publiques, par la salive, ou même par piqûre de moustique, ces réponses apparaissent nettement plus rares dans la dernière enquête que dans les précédentes. Second constat, l'étude note l'existence d'une série de stratégies d'adaptation de l'activité sexuelle liées à