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Procréation assistée: à suivre à long terme.

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L'Académie de médecine s'interroge sur le destin médical des enfants et de leurs mères.
publié le 2 décembre 1995 à 11h35
(mis à jour le 2 décembre 1995 à 11h35)

Alors que le premier bébé éprouvette a plus de quinze ans, et que des dizaines de milliers d'enfants sont nés par fécondation in vitro, les médecins prennent toujours la procréation assistée avec des pincettes. Car la technique intervient de plus en plus tôt dans la fécondation. Comment l'encadrer, comment en évaluer les risques? L'Académie de médecine s'est emparée mardi du débat et rendra ses conclusions dans une quinzaine de jours. Son souhait est d'obtenir le soutien des patients et des pouvoirs publics.

Des patients d'abord. Si le réseau Fivnat, représentant les cliniciens et les biologistes, rassemble depuis 1986 des données sur les couples infertiles et leurs enfants, ses bilans permettent surtout d'évaluer la sécurité des techniques sur le court terme (suivi de grossesse et naissance). Pour étudier les effets à long terme, les médecins sont plus démunis. Car aucun dispositif de vigilance n'existe à l'échelle nationale. Alors que l'on veut par exemple évaluer le risque de cancer de l'ovaire après induction d'ovulation, il est très difficile de retrouver des patientes. Les chercheurs de l'Inserm aimeraient donc que tous les centres conservent une information minimale sur chaque tentative de procréation assistée. Ils y voient deux avantages: faciliter des enquêtes rétrospective et informer rapidement les patients si la crainte d'un effet secondaire lié à un médicament ou une technique apparaît.

Mais les centres qui ont instauré, avec plus ou moins de succès, un suivi de