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Libération

Diplômés, encore un petit effort. Chute du cours des études sur le marché du travail, selon les patrons.

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publié le 4 décembre 1995 à 11h34

Le diplôme sert-il encore à quelque chose? A l'heure où des milliers

d'étudiants se battent pour en obtenir un dans de meilleures conditions, la question peut paraître provocante. Elle n'est pas incongrue si l'on se réfère aux propos des représentants patronaux lors du débat organisé, la semaine dernière, par l'Association pour faciliter l'insertion des jeunes diplômés (Afij). «Il faut arrêter de faire croire des carabistouilles aux étudiants, a dit l'un des plus influents d'entre eux. Nous avons le devoir de leur dire que le diplôme aura de moins en moins de valeur.» Pierre de Calan, directeur général adjoint de l'Uimm (Union des industries métallurgiques et minières), est formel: «L'approche traditionnelle diplôme-emploi a vécu.» Pour se substituer à celle, autrement plus difficile à codifier: compétences-emploi.

Tous, à la tribune, représentants patronaux mais aussi syndicaux ou professeurs d'enseignement supérieur, ont fait le même constat: «Arrêtons de nous bercer d'illusions. On est dans une période de profondes mutations.» «Votre savoir, vos diplômes se banalisent toujours plus.»

Et qui dit banalisation, dit baisse des rémunérations. Les experts de l'OCDE prévoient que «les qualifications disponibles dans le tiers-monde seront payées au tarif tiers-monde, y compris dans les pays développés». On peut faire confiance aux entreprises pour faire de ces prévisions une réalité. Pierre de Calan en donne d'ailleurs un aperçu quand il dit: «Les diplômés arrivant sur le marché d