New York, de notre correspondant
Oubliez le QI. Voici le QE, le quotient émotionnel. Si l'on en juge par les ventes en librairie d'un livre explicatif, et par l'intérêt qu'au cours des derniers mois la presse américaine semble avoir trouvé pour le concept, le QE est bien parti pour compter parmi les succès commerciaux de l'année. Le magazine Time a, il y a peu, consacré à ces deux lettres la couverture de son édition nationale et d'autres ont, depuis, enchaîné, en s'interrogeant sur la portée d'idées censées «révolutionner notre vision de l'intelligence humaine». A la source de ce débat, hautement médiatique, on trouve, comme souvent, deux ingrédients clés: un livre l'Intelligence émotionnelle, de Daniel Goleman (1), sur les listes de best-sellers aux Etats-Unis depuis plus de deux mois et une brochette de scientifiques en mal de publicité.
A partir des dernières découvertes sur le fonctionnement du cerveau humain, l'auteur, un journaliste du New York Times, spécialiste de psychologie, présente les travaux de chercheurs américains sur «l'intelligence émotionnelle», un concept inventé il y a cinq ans par Peter Salovey, professeur à Yale, et John Mayer, de l'université du New Hampshire. Leur trouvaille? Une idée simple et à y regarder de près pas vraiment révolutionnaire: l'intelligence «classique» (mesurée par le QI) n'est qu'un indicateur très imparfait de l'intelligence réelle. Mais au lieu de s'attaquer aux fameux tests, ce qui serait banal, ces spécialistes estiment qu