En recommandant l'organisation d'un dépistage par frottis du cancer
du col de l'utérus, l'Agence nationale d'évaluation médicale (Andem) transmet aux pouvoirs publics un dossier dont ils se seraient volontiers passés: l'Etat, qui souhaite réglementer la pratique anarchique des frottis du col, est invité à mettre en place une mesure plus efficace mais aussi plus coûteuse que le système actuel.
Contrairement à de nombreux pays qui ont mis sur pied ce genre de prévention dès les années 60, il n'existe en France aucun dépistage organisé du cancer du col qui tue, depuis fort longtemps, 2.000 femmes par an. Ces morts sont inacceptables car le frottis, examen simple et bon marché (100 francs), permet de repérer le cancer du col à un moment où il ne menace pas encore la vie de la patiente. A ce stade, une intervention simple et peu mutilante peut encore éliminer les premières cellules cancéreuses et éviter leur prolifération. En France, 6 millions de frottis sont pratiqués chaque année sans contrôle. Cette situation, qui a fait la fortune de certains anatomopathologistes spécialisés, est un gâchis, en termes de finances comme de santé publique. Selon un récent rapport de l'Andem, ces frottis suffiraient à couvrir toute la population exposée. Mais 30% des femmes n'en ont jamais eu et particulièrement celles qui sont les plus à risques tandis que d'autres en ont nettement trop.
«Pour réussir, le dépistage du cancer du col utérin doit être organisé, note l'Agence. La France est confr