Menu
Libération

Homos interdits de soutien de famille. Olivier demande à rester auprès de son ami séropo. L'armée refuse.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 décembre 1995 à 11h09

Quatre mois après la décision de la mairie de Saint-Nazaire

(Loire-Atlantique) de délivrer des certificats de concubinage aux couples homosexuels (Libération du 15 septembre), c'est au tour de l'armée d'être confrontée à la question du statut de ces couples. Un jeune appelé stéphanois, Olivier, ouvrier, a en effet demandé à être exempté du service national pour rester auprès de son ami, Hervé, séropositif. Cette demande a été rejetée par les autorités militaires au motif qu'Olivier, en parfaite santé, ne peut être considéré comme soutien de famille, un critère de dispense dont peuvent se prévaloir les couples hétérosexuels. Maniant le sophisme avec une habileté de fleurettiste, la direction centrale du service national rappelle qu'Olivier a «une possibilité de demander une révision d'aptitude au service national». Celle-ci sera étudiée par la commission régionale de dispense Rhône-Alpes, seule compétente en la matière. Mais pour statuer, cette commission, présidée par le préfet de région et composée de militaires, se fonde sur les textes de loi qui n'évoquent la situation de soutien de famille que pour les couples hétérosexuels. Pour Hervé et Olivier, c'est la quadrature du cercle.

«L'armée me dit que si l'état de santé de mon ami se dégradait, elle pourrait revoir sa position. Faut-il qu'il contracte le virus HIV pour rester avec moi encore quelques mois?», s'insurge Hervé.

Là encore le sida, dont la forte médiatisation favorise une meilleure prise de conscience, tient lieu d