La pilule, ou plutôt quelques pilules contraceptives sont à nouveau
sur la sellette avec la publication, dans la revue médicale The Lancet, de deux articles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le risque de thrombose veineuse. La révélation, en octobre, des premiers résultats incomplets de ces deux enquêtes avait suscité un certain affolement et conduit les Britanniques à retirer certaines pilules du marché (Libération des 20, 23 et 30 octobre). Qu'en est-il au vu des résultats entiers? Les études ont porté sur les pilules contraceptives qui associent, comme c'est actuellement le cas, un oestrogène et un progestatif. Parmi les progestatifs utilisés, les plus récents (désogestrel et gestodène) peuvent multiplier par deux le risque de thrombose veineuse, c'est-à-dire de caillots sanguins et de phlébites dans les veines profondes. Ce risque est cependant très faible. Sur cent mille femmes qui utilisent les pilules dites associées contenant à la fois du désogestrel ou du gestodène et un oestrogène, vingt auraient effectivement un risque de thrombose veineuse. Au Royaume-Uni, on estime que trois à quatre cas de ces thromboses risquent de survenir chez des femmes en bonne santé ne prenant pas la pilule, et une dizaine de cas chez les femmes utilisant des pilules qui contiennent à la fois des progestatifs plus anciens, tels que le lévonorgestrel ou la noréthindone, et un oestrogène. Le risque associé à ces nouveaux progestatifs est donc supérieur de 0,01% à celui de