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Libération

Le tapis de souris n'est plus une carpette. Près de l'ordinateur, il devient support publicitaire ou objet de création.

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publié le 26 décembre 1995 à 10h56

A première vue, ce n'est qu'un petit morceau de mousse. Qui se

laisse oublier, tragiquement anodin, à côté de l'ordinateur dont il est l'indispensable accessoire. En quelques années, le tapis de souris est devenu au bureau ce qu'était le napperon au guéridon: un élément familier de notre environnement quotidien. Et s'il fallait chercher une preuve de son installation dans les moeurs, on la trouverait dans la croissante diversité de ses formes, de ses couleurs, de ses graphismes.

Le tapis de souris est né à peu près en même temps que la souris se démocratisait,il y a une bonne dizaine d'années. Le nom de son inventeur s'est perdu dans l'anonymat des premiers utilisateurs. Mais il y a des oublis plus dramatiques, si l'on considère que n'importe qui, confronté aux problèmes du glissement harmonieux de la bête, aurait fini par aboutir à la même nécessité du support adapté. A une ère où tout objet a une fonction et toute fonction un objet, aucun de ses ersatz d'origine (couverture de magazine ou chemise de dossier ) ne pouvait en effet espérer perdurer.

Le tapis s'est donc imposé de lui-même. A l'origine, il est plutôt rectangulaire (195 mm x 240 mm), plutôt noir, blanc ou bleu, plutôt d'origine asiatique et plutôt indifférent à la hiérarchie ou à la qualité de son utilisateur. Son souci premier était d'être discret, pas trop encombrant et fonctionnel. On sentait poindre chez lui un léger complexe à n'être que l'accessoire-paillasson sur lequel on frotte la souris avant d'entrer dan