Comment expliquer ce regain d'intérêt chez les designers et
stylistes de tous horizons pour les objets gonflables? L'influence d'une sexualité où le partenariat avec le latex s'affiche comme une garantie de prophylaxie? Le souci de coller à «l'air du temps» pris au pied de la lettre? Ou bien est-ce une manière fin-de-siècle de donner un nouveau souffle à la création en matière de design ou de mode? Toujours est-il qu'une théorie de jeunes créateurs européens a retrouvé le plaisir buccal de la bouée de l'enfance et se met à proposer des vêtements ou des objets gonflables. A Paris, on a pu découvrir ces drôles de vêtements gonflables, en octobre dernier, lors du défilé d'Issei Miyake. Tee-shirt blanc à manches courtes sur lequel est greffée à hauteur de la poitrine une petite bouée circulaire, s'étalant du cou jusqu'au-dessus du nombril...
Ainsi qu'une espèce de marcel de coton noir protégé, façon gilet pare-balles, d'une bouée rectangulaire, historiée de bandes bleues et trans- parentes. Glissés entre des imprimés avant-gardistes et des vêtements en plastique coloré translu-cide, ces modèles gonflables n'ont suscité guère plus que le sourire complice lié à toute anecdote savoureuse...
Pourtant, cette volonté de réanimer la création par un bouche-à-bouche salvateur ne se limite pas au simple clin d'oeil. Un groupe de jeunes designers anglais baptisé Inflate vient de retrouver l'inspiration (c'est le cas de le dire) qui avait fait le succès des fauteuils gonflables de la société i