Menu
Libération

Le design rêve de tous les jours. Une expo à Paris montre qu'il est inventif et de plus en plus abordable.

Article réservé aux abonnés
publié le 29 décembre 1995 à 10h51

On a appelé à juste titre le design le miroir du siècle. Comme toute

surface réfléchissante, il donne donc à penser et conduit à se poser certaines questions. D'autant que l'époque en récession et les consommateurs bourrelés par le doute ne sauraient se contenter d'assertions aussi fulgurantes et définitives que celle d'un Raymond Loewy qui assenait en toute simplicité: «La laideur se vend mal.»

A l'heure où de moins en moins de choses se vendent, les créateurs et les fabricants se demandent tout bonnement si le design peut connaître une plus grande diffusion auprès du grand public. Autrement dit, le design, passerelle entre le fonctionnel et l'esthétique, relève-t-il de l'art ou de l'industrie? Cette question, aux implications abyssales, un intrépide professionnel, Frédéric Périgot, a eu le front de la poser, et surtout de l'exposer, dans l'un des endroits les plus passants de Paris: quelque 500 m2 à l'intérieur de la galerie du Carrousel du Louvre. Pour l'amateur de design, ou simplement le curieux, cette exposition inédite est aussi l'occasion unique de découvrir, au gré d'une centaine de créations (parmi lesquelles une vingtaine d'originaux jamais diffusés en France), les principales lignes de force du design actuel en Europe. Droog Design (Pays-Bas); Domodinamica (Italie), présentant les créations de Denis Santachiara; le groupe allemand Authentics; Produzione Privata (Italie), animée par Michele de Lucchi (cofondateur de Memphis avec Ettore Sottsass), et le français Ma