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Libération

Pour les fêtes, «Nez rouge» offre le chauffeur au buveur. L'association bénévole a eu plus de succès cette année.

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publié le 30 décembre 1995 à 10h50

Strasbourg, de notre correspondant

«Les Français ont un rapport bizarre avec l'alcool et leur voiture. L'alcool fait tellement partie de leur vie quotidienne qu'il en apparaît naturel et qu'on l'oublie. Quant à la voiture, c'est un objet tellement personnel que certains ne passent même pas leur clé à leur femme. Alors, vous pensez, quand il s'agit d'un inconnu...» Roselyne Raul, une bénévole de l'opération «Nez rouge» à Strasbourg (1), n'explique pas autrement le peu d'empressement des Français à faire appel, les soirs de réveillon, aux chauffeurs qui se proposent gratuitement de prendre le volant à leur place pour raccompagner à bon port ceux qui ont trop fêté la nouvelle année.

L'initiative est née au Canada en 1984, et reprise dès 1990 à Strasbourg par l'antenne de la Ligue contre la violence routière, avant de s'étendre peu à peu. Dans le reste de la France, et pour la deuxième année, le magazine Auto-Plus organise, en collaboration avec la Croix-Rouge, une opération «Saint-Bernard». Appuyés par quelques sponsors ­ loueurs de voiture, assureurs... ­, ils offrent le 31 décembre un service de chauffeur dans 150 villes de 56 départements. Un numéro vert national (2), servi par 40 standardistes et 1.500 volontaires, est mobilisé pour l'opération .

L'an passé à Strasbourg, «Nez rouge» a convoyé environ 300 personnes les soirs de Noël et surtout de la Saint-Sylvestre. Cette année, 80 personnes y ont fait appel dans la nuit du 24 décembre. «Saint-Bernard», qui en 1994 avait démar