Secret médical bafoué, serment d'Hippocrate violé. L'éthique
médicale a rarement été aussi malmenée que par le docteur Gubler, médecin personnel de François Mitterrand. En racontant, dans les moindres détails, le cancer de son illustre malade, Gubler enfonce une brèche dans ce qui reste le fondement essentiel de la relation médecin-malade. Une relation qu'on avait coutume, du temps où la médecine se préoccupait avant tout d'humanisme, d'appeler le «colloque singulier». Parce que ce secret est aujourd'hui plus menacé que jamais, son viol, calculé, par le docteur Gubler a choqué de nombreux médecins. Le conseil de l'ordre, les associations de généralistes, des médecins hospitaliers, et même le ministre des Affaires sociales, rappellent à cette occasion que le secret médical, quels que soient le patient et le médecin concernés, constitue une des garanties essentielles de la démocratie.
Le secret médical, inscrit au code de déontologie médicale, ne souffre aucune exception ni demi-mesure. Il est un droit absolu garanti à tous les malades. Il est un devoir qui lie tous les médecins, quelles que soient la notoriété et les fonctions publiques de leurs patients.
En cas de violation, le code de déontologie prévoit une série de sanctions, dont l'initiative revient à la juridiction disciplinaire du conseil de l'ordre des médecins. Ces sanctions vont du simple blâme à l'interdiction, plus ou moins longue, d'exercice. Le conseil de l'ordre peut se saisir lui-même de l'affaire, comme ce ser