De tous les dossiers dont le Comité d'éthique a été saisi, celui de
l'autisme compte sûrement parmi les plus difficiles et les plus conflictuels. Difficile, parce qu'un demi-siècle après sa description par le psychiatre américain Kanner, l'autisme reste toujours une terra incognita. En cinquante ans, beaucoup d'hypothèses et de fantasmes mais bien peu d'éléments de certitude se sont ajoutés au tableau décrit par Kanner. Aujourd'hui, personne ne peut trancher sur l'origine de cette maladie dont seraient atteintes environ 20.000 personnes en France. Le dossier est douloureux parce que l'autisme est le plus souvent découvert chez des jeunes enfants. Les âpres débats entre psychanalystes et organicistes, qui occupent depuis des années le champ de la maladie, sont bien connus. S'ils ont abouti à quelques progrès dans la prise en charge des enfants, l'absence de résultats nets, la douleur des parents et l'inanité des possibilités d'accueil ont surtout contribué à dresser une bonne partie des familles et de leurs associations contre le corps médical. C'est dans cette fourmilière que le Comité d'éthique a été invité, à la demande d'Autisme France, la plus importante des associations de parents d'autistes, à jeter le poids de son autorité. Le résultat aura sans doute le mérite de ne fâcher personne. Mais pas celui de faire avancer la situation. Effrayé peut-être par l'ampleur des problèmes, le Comité d'éthique se contente en effet de demander des recherches supplémentaires sur la m