C'est l'histoire d'une brune cinquantenaire qui a les plus grandes

difficultés à prouver qu'elle peut aussi être blonde. Depuis son lancement en 1986, la Gitane blonde rame lamentablement, sans jamais décoller de ses maigres 0,6% de parts de marché. Qualité du mélange? Prix? Nom? Aucun de ces critères ne serait responsable de la mévente. Pour la Seita, propriétaire de la marque, le coupable, c'est le contenant. Les fumeurs de tabac blond seraient complètement intoxiqués par le modèle américain et son paquet flip top (à couvercle). D'où la décision de laisser à la seule Gitane brune le principe de la boîte à coulisse, et de repenser totalement l'habillage (forme et graphisme) de la petite soeur blonde. Le résultat est sur les étagères des buralistes depuis le 1er janvier. Et les cogitations des vingt graphistes appelés à la rescousse pour l'occasion sont présentées à Beaubourg à partir d'aujourd'hui (1). A commencer, bien sûr, par celle du japonais Shin Matsunaga, vainqueur de cette consultation internationale, fait assez rare dans l'histoire des relations entre l'industrie française et le design pour être signalé. Mais il est vrai que, dans un contexte limitant la communication autour du tabac, ce tour du monde de la création vaut bien d'autres investissements promotionnels.

Ils sont allés les chercher au Japon, en Angleterre, aux Etats-Unis, en France ou en Allemagne. Vingt designers parmi les plus célèbres, plutôt plus que moins habitués à travailler sur le packaging, tr