La femme est-elle l'avenir de l'homme en matière de prêt-à-porter?
En effet, pour échapper au marasme économique, la mode féminine joue à plein la carte de l'inventivité, quitte à friser le culte de la nouveauté et de l'exotisme à tout crin. La mode masculine devrait-elle s'inspirer de cette approche kaléidoscopique? «Je crois à un mixage des sexes, à un besoin éperdu de manifester son identité... La mode veut dire différence. Pour moi, il n'y a pas d'idéal obligatoire mais des recettes particulières, individuelles. Les miennes sont basées sur le mélange du jour et du soir, de l'habillé et du sportswear, du masculin et du féminin, d'ici et du lointain, du littéraire. Comme au Moyen Age, l'habit devient un rite tribal. On voit cette vitalité surtout dans la rue et dans les clubs, chez la jeune génération», constate le couturier Christian Lacroix. Pourtant, hormis chez quelques créateurs judicieux, la mode masculine, coincée entre un classicisme historique et des extravagances fugaces, donne l'impression d'une modernité poussive. Cette inspiration timorée coïncide avec une activité elle aussi en berne. Indicateur implacable des tendances en vogue et de l'état du marché, le dernier Sehm (salon professionnel du prêt-à-porter masculin, à Paris, du 27 au 29 janvier derniers) a confirmé la récession d'un secteur où les ventes baissent de 3% par an depuis trois ans. Ce recul généralisé n'épargne pas les grands noms du prêt-à-porter de luxe. Ainsi Christian Lacroix enregistre une d