Fin de partie pour Travelstore. Dix mois après son lancement, la
première grande surface française du voyage qui avait ouvert ses portes en mai 1995 à Paris plie bagage, laissant quarante-six salariés sur le pavé. Tandis que quelque 200 clients tentent toujours de sauver leur mise. Ceux dont le voyage a été annulé à la veille de leurs vacances de Noël, et ceux qui, pour partir, ont dû payer une deuxième fois.
Le projet initial prévoyait de rassembler sur les 1.250 m2 tous les métiers du voyage. Originalité de l'entreprise, les tours opérateurs louaient un espace à leur enseigne et détachaient sur place un vendeur qu'ils payaient. Travelstore, lui, encaissait les factures. Boycotté dès le départ par certains professionnels qui crient à la vente directe, c'est une formule hybride qui voit le jour avec des voyagistes qui paient leur propre salarié et d'autres qui préfèrent un salarié de Travelstore. Sous-estimation des investissements de départ, mauvaise gestion: l'établissement est en cessation de paiement en pleine période des départs de Noël. Certains voyagistes, comme Forum Voyage, se retirent sans trop de casse pour les clients. D'autres, comme Go Voyages (filiale d'Air France), restent en espérant récupérer leurs créances et maintiennent à leurs frais les départs. Des plus petits, comme STI Voyages (filiale de Sakkara Tours), les annulent ou proposent à leurs clients qui avaient déjà réglé Travelstore de repayer pour partir, en négociant ensuite avec eux des modalités de p