«Un médicament dangereux», «un anticancéreux qui donne le cancer».
L'annonce du classement par l'OMS du Tamoxifène parmi les produits cancérigènes a suscité une vague d'affolement chez de nombreuses femmes. Dès hier matin, les appels inquiets de patientes traitées par le Tamoxifène commençaient dans les centres anticancéreux, sans que les médecins s'en émeuvent outre mesure. Car cette panique est injustifiée: l'effet cancérigène de ce médicament est connu depuis la fin des années 80, et les spécialistes n'ont heureusement pas attendu l'OMS pour surveiller de près les femmes traitées.
Utilisé depuis plus de vingt ans, le Tamoxifène est un produit hormonal qui réduit d'un tiers le risque de récidives de cancer du sein. Et protégerait éventuellement les femmes présentant un risque familial de cancer. C'est d'ailleurs pour évaluer cette dernière indication, très contestée en France, que l'OMS a souhaité se pencher sur la question. Les effets du Tamoxifène sont complexes. Il s'agit, d'une part, d'effets antioestrogènes qui empêchent la stimulation des cellules cancéreuses par ces hormones féminines et, d'autre part, d'un effet comparable à celui des oestrogènes. Cette activité «oestrogène-like» est responsable des complications du Tamoxifène.
Comme tous les oestrogènes, elle entraîne à la fois des effets bénéfiques (consolidation des os) et des effets dangereux, avec des risques de thrombose vasculaire et de cancer de l'utérus. Les premières observations de cancer de l'endomètre d