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Libération

Le dérapage contrôlé sur neige n'est pas inné. A Lyon, un centre de formation propose d'apprendre à conduire sur des surfaces glissantes.

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publié le 24 février 1996 à 0h48

«Après trois passages sur ce circuit, on devient modeste. On apprend

d'abord à se méfier des réflexes acquis. A commencer par ne pas écraser la pédale de frein quand sa voiture part en glissade ou en dérapage», confesse un grand gaillard. Il est venu au centre de formation Centaure, à L'Isle-d'Abeau, près de Lyon, «pour apprendre à conduire sur la neige en un jour après avoir eu la peur de sa vie». Par un petit matin floconneux, il n'a pas su contrôler sa R19. Venait en sens inverse un semi-remorque qui a su faire un écart.

Le Centaure est né d'un constat: à Lyon, comme dans la plupart des villes de l'Hexagone, trois centimètres de neige ou une pellicule de verglas suffisent à créer une étrange panique citadine. Au feu rouge, tous freins serrés, une voiture se met «en luge». La suivante ne parvient pas à l'éviter. Le tout se passe à 40 km/h. Ces automobilistes ont tous un permis de conduire. Ils ont en commun de n'avoir jamais appris à conduire sur la neige ou sur le verglas, même si le programme officiel de leur apprentissage a intégré «l'expérience de rattraper une perte de contrôle du véhicule» ou encore le «freinage en situation dangereuse». Le Centaure occupe cinq hectares pour compléter cet acquis. Hier après-midi, une bonne chute de neige crédibilisait la mise en scène. Ici, on passe vite de la théorie à la pratique. Un dogme «maison»: «On apprend ici à maîtriser son véhicule, sur neige, sur glace, mais aussi sur route mouillée ou après passage sur un plaque d'huile. L