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L'année bissextile peine à mettre le temps à l'heure. Autour du Soleil, la Terre ne tourne pas en 365 jours un quart mais en 365,24219 jours.

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publié le 29 février 1996 à 0h38

Tout compte fait, ça n'a pas l'air si compliqué: la Terre qui tourne

autour du Soleil en 365 jours 1/4, le calendrier qui se traîne avec son compte rond de 365 jours par an, d'où risque de fracture fatale. A cela, une solution énergique: ajouter, pour compenser, un jour au calendrier tous les quatre ans! Pour les distraits, rappelons en effet que 4 fois 1/4 (de jour) est bien égal à 1 (jour). Jour ajouté au mois de février, mois curieusement creux... depuis un décret pris par le Sénat romain en 8 av. J.-C. (1). Et année désormais baptisée bissextile, par la vertu du latin ­ bis sexto ante calendas martii. Autrement dit, jour ajouté «après le 24 février», sixième jour avant les calendes de mars, relisez ci-dessus.

Désolé, le coup régulateur du 29 février n'est pourtant pas si simple. D'abord, parce que les années bissextiles ne reviennent pas, inexorablement, tous les quatre ans. Ainsi, les années qui marquent les siècles: pour être bissextile, il leur faut, foi de calendrier grégorien ­ le nôtre ­ être divisible par 400! Réjouissons-nous, mortels qui auront peut-être l'heur de le fréquenter: l'an 2000, symbolique s'il en est, doit plastronner en tant que bissextile, alors que 1900 ou 1800 n'ont pas eu droit à cet honneur. Surtout, par cette astuce de divisibilité par 400, instaurée depuis 1582 et le pape Grégoire XIII, la longueur de l'année «moyenne» (2) du calendrier s'est faite subtile: 365,2425 jours. Quatre chiffres après la virgule. Une précision plus que nécessaire.

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