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Libération

Tollé autour de la loi sur l'autisme. Parents et médecins jugent qu'elle va «à l'encontre des malades».

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publié le 4 mars 1996 à 3h13

Votée à l'unanimité par les députés le 22 février , la loi sur

l'autisme fait sur le terrain une unanimité d'un tout autre genre: dans de nombreuses institutions, l'inquiétude des familles et des soignants tranche avec le beau consensus qui a accueilli la nouvelle loi dans le public comme à l'Assemblée. Plusieurs psychiatres dénoncent dans une lettre ouverte au ministre de la Santé des mesures «prises à l'encontre des malades». Une association vient de se créer pour défendre les hôpitaux de jour qu'elle estime menacés par l'attitude de l'administration sanitaire. Et des parents d'autistes craignent que le mépris affiché d'ores et déjà par l'administration pour les hôpitaux de jour n'aboutisse, à terme, à la fermeture des institutions qui accueillent leurs enfants. L'autisme est historiquement un terrain miné. Parce que les places sont rares, et les troubles des autistes mal définis, les institutions médico-sociales qui accueillent les handicapés et les hôpitaux de jour, qui prennent en charge les malades mentaux, se renvoient inlassablement les autistes qui font depuis des années l'objet d'un intolérable ping-pong entre ces deux secteurs. Ce qui aboutit, de fait, à enfermer les autistes dans un no man's land, surtout lorsqu'ils atteignent l'adolescence: il y aurait actuellement, selon l'inspection générale des affaires sociales, 3.000 exclus du dispositif sanitaire et médico-social. La loi du 22 février, qui fait suite à la circulaire Veil du 27 avril 1995 en en reprenant l