Lyon, de notre correspondant

Ni logomachie sur «la nouvelle formule miracle contre le chômage», ni chiffres gonflés. A Lyon, des chômeurs ont trouvé des parrains du côté des PME: ils sont cadres ou artisans garagistes. Leurs filleuls sont des jeunes à la recherche d'emploi. Le contrat qui les lie est volontaire. Leur objectif commun est de faire équipe pour trouver un premier contrat de travail ou au moins de mettre le pied à l'étrier.

Qualifiée d'abord «d'idéaliste» voire de «boy-scout» par certains patrons, l'initiative due au préfet est en place depuis deux ans dans la région lyonnaise. La chambre de commerce et d'industrie et le conseil régional ont pris leur part dans le processus. Le bilan du dispositif indique la part de validité de la méthode: en 1995, 207 parrains ont relevé le défi. En tandem avec autant de jeunes recensés et soutenus par les missions locales pour l'emploi, ils sont 65% à avoir trouvé leur premier véritable contrat de travail ou au moins une formation pouvant déboucher sur une insertion dans l'entreprise.

Houda Soui, 22 ans, a rencontré son parrain en octobre 1995. Titulaire d'un BEP et d'un bac professionnel en transport et logistique, elle a tenté, pendant sept mois, de trouver un stage par ses propres moyens. Pour subsister, elle a fini par accepter un poste de «mise en rayons» dans un supermarché, sans renoncer à un métier correspondant à sa formation. Aiguillée vers le dispositif «parrain», elle rencontre Claude Delassise, cadre chez Pigat-Dro