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Libération
Reportage

Le snowboard sans maître d'école. A Avoriaz, on apprend le surf sans parler technique ni recevoir d'ordre.

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publié le 9 mars 1996 à 2h57

Avoriaz, envoyée spéciale

Jonas, 7 ans, alors qu'il en fait tout juste 6, préfère la neige. La mer, il est allergique. Ça lui «donne des boutons». Affalé dans le soleil en bas de la piste du village snowboard, il affirme avoir toujours fait du surf. D'ailleurs, il n'y a qu'à le voir descendre, veste ouverte rejetée en arrière sur les épaules, chemise à carreaux qui pend sur le pantalon K-way. Et pas la peine d'insister. Quand on lui demande «le snowboard, t'as commencé cette année, ou tu en faisais déjà l'année dernière?», invariablement Jonas répond «j'sais pas». Ce qui veut dire trois jours.

Un peu plus loin, Victor, combinaison jaune, 7 ans itou, est cul dans la neige au beau milieu du téléski. Un bon moment qu'il est là, pieds rivés à sa planche, sans maudire. Pas facile d'attraper la perche et de glisser sur le travers sans décrocher. A ski, au moins, on monte sur deux spatules et on part tout droit. La silhouette du moniteur se profile à l'horizon et voilà Victor, debout comme un ressort, qui fonce en un parcours sans faute jusqu'au sauveur qui l'embarque sous son bras. Johanna, 12 ans, dite «mauvais caractère», boude après sa énième tentative de téléportage. Trois mètres de glisse et toujours la chute. Jonas et ses copains, les minots du village snowboard d'Avoriaz, sont les stars de la station. Mais il y a aussi la bande à Laurent avec Olivier (dit jambes de bois, pour sa raideur sur son board) Pierre, Lou et les autres. «Le premier virage, j'étais comme sur une vagu