Le sexe, c'est le bouquet. Rien d'étonnant: la fleur est l'organe de
reproduction des plantes. De là à leur attribuer un comportement, il n'y a que le voile d'une allégorie que des chercheurs ont levé sans pudeur. Ainsi, on a découvert que les plantes réagissaient aux caresses, émettaient des fragrances riches en hormones qui inspirent les plus libidinales des réactions. Dans son dernier ouvrage, les Langages secrets de la nature (1), le chercheur Jean-Marie Pelt met en évidence la face voluptueuse de la communication via les plantes. Florence Mothe, propriétaire du château de Mongenan, avait pressenti ces pouvoirs envoûtants. Depuis deux ans, c'est dans son jardin qu'elle invite le public à déceler in vivo la charge sexuelle, réelle ou légendaire, de ces plantes que l'on dit aphrodisiaques.
Comme dans la chanson de Trenet donc, c'est un jardin extraordinaire. On n'y trouve pas des canards qui parlent anglais mais une châtelaine qui distribue des plantes pour bander. Mais comme la maîtresse des lieux, Florence Mothe, instigatrice d'animations botaniques et journaliste solide comme une hampe de drapeau, est bourrelée de charité chrétienne et férue de bien-parler, elle préfère intituler son exposition «les Fleurs du plaisir», et l'a dédiée aux femmes qui veulent lutter contre la frigidité ou bien calmer les ardeurs sexuelles de leurs compagnons. Dans le premier cas, la recette proposée contient de la sauge, de la berce et de l'ache des montagnes (épinard sauvage) ainsi que de