Les dirigeants d'Abbott, qui devraient rencontrer le ministre de la
Santé jeudi, s'attendent à une autorisation imminente de leur produit sur le territoire français. Interrogés par Libération, ils affirment qu'ils pourront satisfaire tous les besoins. Bertrand Bonnot, directeur du marketing d'Abbott-France, explique ici le calendrier à venir.
Comment le Ritonavir sera-t-il mis à la disposition des malades français?
En France, l'Agence du médicament n'a pas encore donné son autorisation pour le Ritonavir. Nous l'attendons d'un moment à l'autre. Concrètement, cette autorisation sera délivrée sous la forme d'une ATU (autorisation temporaire d'utilisation) dite «de cohorte», qui est une des modalités prévues par la loi pour se procurer un médicament qui ne dispose pas encore d'une AMM (autorisation de mise sur le marché). En pratique, l'ATU autorise le laboratoire concerné à fournir son produit aux malades qui répondent aux critères définis par l'Agence du médicament. L'ATU n'a pas la même valeur qu'une AMM. Elle n'est pas définitive et peut être interrompue dans trois cas: si l'AMM est obtenue, si un autre produit fait la preuve d'une efficacité supérieure ou, enfin, s'il s'avère que les risques de ce traitement sont plus importants que ses avantages. En dehors de l'ATU de cohorte, les médecins qui le désirent peuvent demander, pour un patient donné, une «ATU nominative» qui leur permet d'obtenir du Ritonavir au coup par coup. Abbott est-il prêt à fournir du Ritonavir à tous les