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Libération

Le charter, un tarif pour touriste. Les étrangers résidant en France ne peuvent pas toujours en bénéficier.

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publié le 13 mars 1996 à 2h50

Les prix «charter» sont-ils, oui ou non, accessibles à tous sans

distinction de race et de couleur? La récente condamnation de Nouvelles Frontières (NF) par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour discrimination raciale (lire Libération du 2-3 mars 1996) mérite que l'on s'interroge sur les pratiques en vigueur aujourd'hui, qu'il s'agisse d'avions affrétés en totalité par les voyagistes auprès des compagnies, d'avions volant à leurs propres couleurs (la compagnie Corsair de Nouvelles Frontières, par exemple) ou d'un nombre de sièges retenus à prix bas sur des vols réguliers de compagnies aériennes.

Rappelons les faits. En août 1990, un Français se voit refuser par NF un billet à tarif charter sur Air Afrique au prétexte qu'il est de couleur. Pour sa défense, Jacques Maillot, PDG de Nouvelles Frontières, évoque les contrôles effectués alors par Air Afrique qui, à certaines périodes, fermait les yeux sur les billets «charters» vendus sans forfaits séjours et à d'autres, collait à la stricte définition de la prestation charter: un billet d'avion bon marché nécessairement assorti de prestations touristiques annexes. Ce qui revenait, de fait, à exclure de ces vols les Africains rentrant chez eux en visite. Air Afrique, qui a tenté sans succès de se constituer partie civile dans cette affaire, arguait, à l'époque, de l'existence de tarifs réduits spécialement faits pour les travailleurs. Des billets qu'ils payaient et qu'ils continuent toujours à payer plus cher, de