Conséquence incontournable des grands froids, on vient d'observer un
trou record dans la couche d'ozone à l'extrême nord de l'Europe. Dans les régions qui s'étendent du Groenland à la partie occidentale de l'Arctique russe, le thermomètre est descendu à -78 °C et plus bas encore, entraînant un déficit de la couche d'ozone de 20 à 30%. Il s'agit des valeurs les plus basses jamais enregistrées dans cette région. Ce phénomène est dû à l'association de températures très froides et, comme on le sait, d'émanations des sous-produits des CFC et du bromure de méthyle. En décembre 1995, les pays signataires de la conférence de Vienne et de la convention de Montréal ont pris des mesures pour restreindre l'utilisation de ces produits qui devraient favoriser la reconstitution de la couche d'ozone. Mais, selon l'Organisation météorologique mondiale, ce n'est pas avant la deuxième moitié du XXIe siècle que les experts s'attendent à la disparition du fameux trou au-dessus de l'Antarctique.
Le trou record observé ces dernières semaines a suscité l'ire du commissaire européen à l'environnement, Ritt Bjerregard, qui en profite pour réclamer des restrictions plus drastiques que les mesures prises à Vienne. Ritt Bjerregard rappelle que, selon les statistiques, une déperdition de 1% d'ozone entraîne une augmentation de 2% des cancers cutanés. Cet argument est contestable. Depuis sa découverte en 1985, le «trou» supra-antarctique a été très étudié. En 1995, déjà, une baisse record a été observée