Ami-parcours de la présentation des collections de prêt-à-porter
automne-hiver 1996, un constat s'impose. Les efforts déployés par les créateurs de mode et les couturiers pour mettre en scène leurs collections, que ce soit par la musique, le décor, la théâtralisation et/ou le lieu du défilé, ces efforts donc, finissent par déteindre sur l'inspiration, sur les vêtements eux-mêmes.
Cette saison, l'importance de la mise en scène est d'autant plus évidente que de nombreuses maisons commencent à prendre leurs distances avec le Carrousel du Louvre, lieu institutionnel des défilés gérés par la chambre syndicale, jugé parfois trop aseptisé par les créateurs pour exprimer leur image. Dans tous les cas de figure, c'est leur propre microcosme, plus que la rue, que les créateurs s'évertuent à refléter. Ce n'est pas que le style théâtral ait envahi la mode, mais plutôt que celle-ci s'affirme avant tout soucieuse de créer des images, des ambiances, des attitudes plutôt que d'habiller les femmes. En outre, c'est surtout une bonne méthode pour garantir une espèce de singularité, une petite musique, une image de marque indispensable à la commercialisation à l'heure où la notion de créativité passe par pertes et profits. Puisque toutes les époques cohabitent, le style devient un procédé, voire un gimmick; le rétro est futuriste, tout existe avec son contraire, et la seule référence irrécusable est l'univers du créateur lui-même.
Ce nouvel état d'esprit, de plus en plus répandu, est patent dans l