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Libération

Trop de nitrates dans l'eau: la CGE est condamnée. Des Drômois ont obtenu des dommages-intérêts.

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publié le 16 mars 1996 à 2h38

Las de boire une eau trop chargée en nitrates, soixante habitants de

la Drôme ont obtenu gain de cause devant le tribunal d'instance de Romans. La Compagnie générale des eaux (CGE) et le syndicat intercommunal en charge de ce service ont été condamnés jeudi à verser 2.000 F de dommages-intérêts aux plaignants qui, refusant de consommer l'eau distribuée, réclamaient l'indemnisation de leurs dépenses en bouteilles d'eau minérale. En 1991, Joachim Pano avait relevé sur la porte d'une mairie un avis du laboratoire d'analyses de la Drôme dont la conclusion indiquait que l'eau distribuée était «non conforme à la législation». Il avait donc écrit aux collectivités locales pour s'étonner «de voir l'Etat français autoriser la distribution d'une eau dont le taux en nitrates dépasse la norme fixée par décret en conformité avec la directive européenne fixant la teneur maximale à 50 mg/litre.»

Le jugement du tribunal de Romans se réfère aux contrôles périodiques du laboratoire départemental et aux relevés récapitulatifs effectués par la mairie de Bourg-de-Péage en décembre 1994. «L'eau achetée par la CGE présente depuis 1991 une teneur en nitrates presque toujours supérieure à 60 mg/litre et toujours supérieure à 50 mg/litre. Les résultats de ces analyses ne sont pas contestés», stipule le jugement.

Réagissant le jour même de cet énoncé, la CGE «se réserve d'entamer les recours qui lui paraîtront opportuns et justifiés». Elle affirme distribuer «depuis juillet 1995 [...] à Bourg-de-Péage u