Est-ce la fin du ris de veau aux morilles, du vol-au-vent et de la
tripe à la mode de Caen et de quelques andouillettes? Pour éviter les risques liés à l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), le ministre de l'Agriculture, Philippe Vasseur, a décidé hier en fin de journée de bannir de l'alimentation animale et humaine «la moelle épinière, la cervelle, la rate, les amygdales, le thymus et les intestins, des bovins nés avant le 31 juillet 1991».
La décision, qui a été prise au cours d'une réunion interministérielle houleuse associant le ministère de l'Agriculture et le secrétariat d'Etat à la Santé, apparaît comme une demi-mesure par rapport aux recommandations des experts de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) réunis mercredi à Genève. Certes, le gouvernement français suit bien l'avis de l'OMS quant aux produits désignés comme suspects. Mais en choisissant de cantonner l'interdiction aux vieux bovins (plus de 6 ans), Philippe Vasseur prend le risque d'une confusion encore plus grande. Même si la France ne compte aujourd'hui que seize cas officiels de BSE, les mesures gouvernementales appellent, en effet, quelques questions.
Comment les consommateurs, déjà désorientés par une gestion pour le moins douteuse de l'information, seront-ils certains de l'observation des règles? L'opération Viande française lancée à grand bruit du haut de la tribune de l'Assemblée nationale n'a pas ramené la confiance. Pas plus que Philippe Vasseur qui exhortait hier, à Albi, les Français à «u