New York, envoyé spécial
Jackie Kennedy à Dallas, Jackie Kennedy à la plage, Jackie Kennedy mariée, Jackie Kennedy sous Tranxène... les collections de prêt-à-porter féminin new-yorkaises, qui se sont achevées mercredi, ont vu une nouvelle apogée absurde de la nostalgie. «De la bouillie vide», se plaint une rédactrice de mode. Les défilés américains sont loin de la douce folie européenne. Le business avant tout.
Les 98 présentations ont lieu pour la plupart sous des tentes à Bryant Park, au pied de l'Empire State Building, et sont sponsorisées par Samsung, Evian, American Express, General Motors, Moët, Reebok, Apple... Rien à voir avec le rituel des collections parisiennes: de la ponctualité, pas de cohue hystérique, pas de rédactrices bigarrées et extravagantes, mais une armada de clones impeccables, toutes en cachemire noir double face, qui ne se saluent qu'après s'être assurées de l'importance du support médiatique de leur interlocutrice, pas de mise en scène à la Westwood ou à la Galliano mais des podiums blancs suréclairés et des mannequins sommées de se contenter de marcher et non de cabotiner.
Marion Meyer, styliste, résume les impératifs des organisateurs: «Ils ont trop peur de l'originalité, à chaque fois qu'ils font des efforts pour la musique ou la mise en scène, ils annulent tout au dernier moment.» Ce n'est pas que la mode américaine soit frileuse, elle est avant tout efficace. Et ne vend pas du rêve, mais des vêtements.
Chez Isaac Mizrahi, Han Feng, Bill Blass, Mar