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Libération

Les lois ne sont pas assez faites pour les chiens. Le ministre de l'Agriculture veut mettre fin au vide juridique sur l'animal domestique.

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publié le 18 avril 1996 à 3h59

Punir les mauvais maîtres, moraliser le commerce et recueillir les

bandes de chats qui rôdent dans les villes: tels sont les principaux objectifs de Philippe Vasseur, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, qui a présenté une communication en ce sens au Conseil des ministres d'hier, «malgré la crise bovine qui nous occupe jour et nuit. Et ce n'est pas fini». Mais le ministre de l'Agriculture aime les animaux, possède lui-même 2 chiens, 2 chats et 2 poneys, et s'en voudrait de décevoir les attentes des millions (un foyer sur deux) d'amis des bêtes. Le projet ayant plu à Jacques Chirac et à Alain Juppé, on verra donc à l'automne prochain une série de mesures destinées à encadrer leur commerce et à embellir le quotidien des animaux domestiques en même temps que celui de leurs maîtres.

Philippe Vasseur souhaite ainsi en finir avec le vide juridique où erre l'animal domestique. Certes, le code rural lui reconnaît depuis 1976 le statut d'«être sensible». Mais si le maître malveillant peut aller en prison pour mauvais traitements infligés à son animal, le droit, qui considère l'animal domestique comme un «bien meuble», interdit qu'on lui retire la garde de son souffre-douleur. Ce sera désormais possible car Philippe Vasseur va élaborer, en collaboration avec la chancellerie, un train de mesures législatives pour autoriser enfin le retrait des bêtes victimes de mauvais traitements tout en alourdissant les pénalités en cas d'abandon sans recours aux associations. I