On le sait depuis longtemps, pollution et asthme ne font pas bon
ménage. Il a été confirmé au congrès d'asthmologie de Montpellier que les visites aux urgences augmentent les jours de grande pollution et que les crises d'asthme sont plus graves ces jours-là. Pire encore, le professeur Michel Aubier (hôpital Bichat, à Paris) a constaté que les décès d'asthmatiques étaient plus nombreux lorsque l'atmosphère est polluée par des particules minuscules (inférieures à 10-5 millimètres) en suspension dans l'air. Parmi ces particules, les mieux connues sont celles que l'on doit au diesel. Leur taille minuscule leur permet d'échapper à tous les filtres de protection qui jalonnent les voies respiratoires du nez, de la gorge aux poumons et sont censées balayer impitoyablement les impuretés. Déjà polluantes par elles-mêmes, ces particules vont transporter des polluants supplémentaires jusqu'aux bronches et aux poumons. Il peut s'agir de pollen, d'acariens, de poils d'animaux, etc. C'est ainsi qu'en plein centre de Tokyo, où il n'y a pratiquement pas d'arbres, on a vu récemment plus de 1.000 asthmatiques déclencher des crises sévères parce qu'ils étaient sensibilisés... au cèdre du Japon. Les poussières de cèdre avaient été transportées des banlieues de Tokyo vers le centre-ville par des microparticules. Mais, pour les asthmatiques, la nature des polluants est parfois plus importante que leur concentration. Une étude comparative entre ex-Allemagne de l'Ouest et de l'Est montre que même