Un jardin potager, des arbres fruitiers, cinq mille arbres d'espèces
uniques en France sur neuf hectares de verger-potager, artistement taillés en espalier et contre-espalier, comme au temps du Roi-Soleil. Les habitués des ventes quotidiennes de fruits et légumes du potager du Roi connaissent déjà le bonheur des arômes passés des pommes calville et autres poires mûries à l'ancienne, régals de générations de courtisans. Mais pour passer des saveurs au savoir, il suffit de franchir la monumentale grille d'entrée du potager, seule rescapée des clôtures originelles. Ce dépaysement privilégié véritable voyage dans le temps au gré des rangées d'arbres en double U (quatre fois plus de travail qu'en production industrielle!) est offert pendant une heure et demie par l'Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles.
Cette saison, la visite s'organise autour du thème des arbres fruitiers en pleine efflorescence, propices à la leçon de choses grandeur nature. C'est d'ailleurs sur les questions pratiques que porte l'essentiel de la curiosité des visiteurs. «C'est parfois un peu décevant, mais force est de constater que les gens posent surtout des questions de jardinage... Il est tout de même étonnant de voir des adultes qui ne savent pas reconnaître des choux de Bruxelles», remarque Marie-France Morel, jardinière et guide incollable du potager du Roi. D'allure aussi majestueuse qu'un étendard royal, elle dirige la visite en mettant l'accent sur l'actualité du site. «L'important