Tellement pléthorique qu'elle en paraît gargantuesque, la Foire de
Paris vient d'affaler sa voilure gullivérienne Porte de Versailles. Une superproduction regroupant quelque 3.200 exposants pour un chiffre d'affaires de 130 millions de francs. Sur 40 hectares, les quelque 900.000 visiteurs sont conviés à découvrir 19 salons regroupant 3 secteurs d'activités: loisirs et découvertes, plaisirs de la table, la maison et son jardin. Bonheurs du corps et de l'esprit agrémentés de deux nouveaux salons, multimédia et forme-bien-être. Et comme pour mieux marquer son ancrage dans la sphère de l'innovation, la Foire offre des démonstrations d'informatique à grandes rafales de morphing, warping, images de synthèse et autres délires assistés par ordinateur. Pour couronner la toute-puissance de l'informatique, la foire fait également souffler «un vent de glamour cybernétique» illustré par des défilés des créations «sidérantes et intersidérales», concoctées par l'école de mode Esmod. Mais le tableau de bord ne serait pas complet sans une inéluctable initiation express (garantie en quinze minutes, chiche?) des joies de l'Internet. Pour se donner du coeur à l'ouvrage, les catéchumènes du multimédia pourront atteindre l'humeur spiritueuse idoine grâce à une vaste opération de prise de conscience écologique où chaque participant verse son écot à la lutte contre le cancer en apportant des bouteilles de vin vides. Au préalable, le public est convié à découvrir les terroirs français à travers