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Libération

Seins siliconés, le risque se dégonfle. Des experts médicaux proposent de lever l'interdiction des prothèses.

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publié le 14 mai 1996 à 5h37

Nouvel épisode de l'épopée des seins en silicone. Dans un avis rendu

hier, quelques jours avant l'expiration du moratoire sur leur usage décrété par les autorités françaises il y un an, l'Agence nationale pour le développement de l'évaluation médicale (Andem) se prononce pour la vigilance mais pas pour l'interdiction. Estimant que les risques des prothèses en silicone sont finalement faibles, l'Andem demande le renforcement des critères d'homologation et une surveillance accrue des prothèses implantées. A ces conditions, l'Andem estime possible la suspension du moratoire qui frappe les prothèses de silicone. L'avis de l'agence mettra-t-il fin à la polémique qui règne depuis quinze ans dans l'univers des prothèses mammaires? Un vaste univers puisque, malgré le flou qui a longtemps entouré la chirurgie esthétique, on estime à deux millions d'Américaines, deux cent mille Françaises et sans doute des centaines de milliers d'autres femmes, tous celles concernées. En 1992, la Food and Drug Administration interdisait la pose de nouvelles prothèses de silicone, tandis que le ministère français de la Santé se contentait de les déconseiller. Deux grands types de prothèses se partageaient alors ce marché très porteur. Les premières, remplies de gel de silicone au coeur d'une enveloppe souple en polymère de plastique, étaient apparues en 1962. Leur succès n'avait pas été entamé par l'apparition, dans les années 60, d'un nouveau type d'implants, remplis de sérum physiologique et baptisés