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Libération

Le sperme new-yorkais est bien meilleur que le parisien. Le déclin des spermatozoïdes n'est pas universel.

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publié le 17 mai 1996 à 5h28

Voilà une information sérieuse qui devrait réjouir les adeptes de la

natalité: la qualité du sperme n'est pas menacée. On disait la substance appauvrie, on s'apitoyait sur le nombre de spermatozoïdes en chute libre, et sur la fertilité en voie d'extinction. C'était, en tout cas, le résultat d'une étude qui avait fait grand bruit l'an dernier en démontrant que, depuis vingt ans, la qualité du sperme tendait vers la mention «médiocre». On invoquait, en vrac, le stress de la vie moderne, les jeans moulants, les produits à base d'hormones et, bien sûr, la pollution. Certains scientifiques voyaient même, dans cette tragique inanité de la semence masculine, une menace pour l'espèce humaine tout entière. Il semble aujourd'hui que l'information soit erronée, ou plutôt que l'affaire soit plus compliquée. Plusieurs études récentes, réalisées dans des pays divers, viennent en effet de montrer que, question sperme, tout va bien et même plutôt mieux. La pénurie de spermatozoïdes, si elle existe, ne semble pas être un phénomène mondial.

A l'origine de cette bonne nouvelle, deux études, publiées dans la rigoureuse revue américaine Fertility and Sterility, indiquent que la quantité moyenne de sperme est en augmentation depuis les années 70 dans différentes villes des Etats-Unis. Le docteur Harry Fisch (Centre presbytérien Columbia à New York) a analysé le sperme de 1.280 hommes candidats à une vasectomie à New York, Los Angeles et dans le Minnesota entre 1970 et 1994. Les résultats sont encou