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Libération

Le dernier bistrot où l'on cause d'architecture. Le forum mensuel des architectes nantais se tient au troquet, mais entre spécialistes.

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publié le 27 mai 1996 à 5h06

Nantes, correspondance

Depuis six mois, les architectes nantais ont leur forum mensuel. Au premier étage du café Flesselles, le groupe se forme à partir de 20 heures, adossé au billard. Intitulés «Brèves d'architecture», ces débats à bâtons rompus assemblent régulièrement une vingtaine de participants, architectes trentenaires essentiellement, mais aussi étudiants, et quelques clients qui suivent du comptoir, une bière à la main. Thèmes déjà traités: la génèse d'un projet, les organisations professionnelles, le logement social, les concours d'architecture. Suivant le sujet, un sociologue, un responsable de l'urbanisme municipal ou un historien sont conviés. Les invitations sont faites dans le bistrot, à l'école d'architecture et par lettre aux 80 adhérents d'une association de réflexion. Jeune architecte à l'initiative de ces rendez-vous, Evelyne Rocheteau intervient peu, laisse une conduite souple des débats. Aucun micro n'alourdit la prise de parole. Le patron a juste coupé la musique et le brouhaha ambiant s'estompe avec le départ progressif des habitués du café qui ont à peine perçu qu'ils étaient dans le dernier bistrot où l'on cause. Coupée par des apartés en plus petits groupes, la conversation prend corps, s'anime. «On ne veut pas de discours construit à l'avance, d'exposé. Ça doit rester des paroles de café», explique Evelyne Rocheteau. Pour faire suite à une précédente soirée consacrée aux concours, un jeune architecte témoigne de son expérience dans un jury qui éca