Pour vivre longtemps, mieux vaut avoir une alimentation équilibrée,
être riche, pas stressé, non fumeur... et boire un petit coup régulièrement. Ce postulat a été surnommé «le paradoxe français» depuis qu'en 1991 un nutritionniste français, Serge Renaud, a révélé à l'émission de la télévision américaine Sixty Minutes le résultat d'une étude menée dans la région de Toulouse, signalant un taux de décès par accident cardiaque plus faible dans une population buvant modérément du vin. Ce jour est resté béni pour les viticulteurs: le marché américain a immédiatement décollé.
Pourrait-on alors trouver dans le vin une sorte de molécule de longue vie? Deux jeunes Français se sont en tout cas engouffrés récemment dans le créneau en lançant une ligne de produits cosmétiques à base de pépins de raisin riches en polyphénols, supposés actifs contre le vieillissement. «La difficulté de départ était de trouver un moyen de stabiliser les composés», explique Mathilde Cathiard, l'une d'entre eux, la couleur et l'odeur de vinasse n'étant en effet pas forcément bienvenues pour lancer une crème de beauté. La solution est venue d'une équipe de la faculté de pharmacie de Bordeaux, qui a trouvé le moyen d'associer les polyphénols à un produit gras.
Mais, au-delà de ces questions de pommade, cela fait déjà un certain temps que les scientifiques se penchent sur cet effet bénéfique attribué au vin, qui expliquerait le «paradoxe français». L'épidémiologie montre une durée de vie allongée chez les buveurs m