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Libération

Vache folle: un «principe de précaution». Les autorités françaises reconnaissent le risque de transmission à l'homme.

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publié le 8 juin 1996 à 7h09

«Principe de précaution». C'est désormais le terme en vigueur dans

les ministères pour exprimer que l'on admet la transmissibilité à l'homme de la maladie de la vache folle. Ou que, tout du moins, on fait comme si. En langage politiquement correct, cela donne , dans la bouche de Jean-François Girard, directeur général de la Santé: «La transmissibilité est une hypothèse à laquelle il faut accorder énormément de crédit.» La petite phrase a été lâchée hier, au cours d'une réunion organisée par les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Recherche. Les représentants des trois ministres ont, à cette occasion, rendues publiques les réponses proposées le 4 juin par les experts aux questions sur les modes de transmission du prion et les risques pour l'homme. Après avoir longtemps accusé les Britanniques d'avoir ouvert la crise en admettant le risque de transmission à l'homme de la maladie de la vache folle, les pouvoirs publics français, sans attendre les «certitudes» réclamées par Jacques Chirac en mai, reconnaissent donc à leur tour la réalité du risque.

Mis en place en avril dernier, après la découverte en France d'un cas suspect de maladie de Creutzfeldt-Jakob humaine, le Comité sur les EEST (encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles) est chargé de proposer au gouvernement les mesures à prendre pour prévenir les risques liés à la maladie de la vache folle. Présidé par le chercheur Dominique Dormont, ce comité a reçu le 26 avril une liste de questions préci