C'est un de ces drames dont on ne parle pas parce qu'on imagine
qu'il n'advient qu'ailleurs. Ou parce que les victimes se sont habituées à trouver ça normal. Six cent mille femmes meurent chaque année dans le monde parce qu'elles sont enceintes, accouchent ou avortent. Ce chiffre est issu du rapport de l'Unicef intitulé le Progrès des nations.
Tragique progrès: 1.600 femmes, dont beaucoup d'adolescentes, meurent chaque jour de causes liées à la grossesse: hémorragie, avortement, septicémie, et bien d'autres encore.
En mourant, ces femmes, qui soutiennent souvent des familles entières ou des vieillards, laissent derrière elles 1 million d'orphelins.
Longtemps, le monde a admis sans sourciller le chiffre de 500.000 décès maternels par an. Cette année, pour la première fois depuis dix ans, les estimations de l'Unicef, basées sur un nouveau mode de calcul, sont revues à la hausse.
L'Asie et l'Afrique subsaharienne, avec respectivement 291.000 et 219.000 morts annuelles, arrivent en tête de ce triste palmarès. Au rang des pays les plus touchés figurent notamment l'Angola, le Mozambique, le Tchad, la Guinée, la Somalie, la Sierra Leone pour l'Afrique (15 à 18 décès par an pour 1.000 naissances); l'Afghanistan, le Népal, le Bhoutan pour l'Asie (14 à 16 décès annuels pour 1.000).
Selon le même rapport, Israël, Hong-kong, l'Australie, le Canada, les Etats-Unis, les pays scandinaves, la Suisse et l'Espagne sont les pays les plus favorisés (mortalité inférieure à 12 décès pour 100.000 naissa