Existe-t-il des acheteurs gay? Ou, plus exactement, le fait d'être
gay change-t-il la manière d'acheter? Les premières réponses à ces questions sont rendues publiques aujourd'hui par le cabinet d'études BSP, premier à lancer ce type d'étude marketing. Le «Baromètre gay et lesbien sur les attitudes identitaires et de consommation chez les homosexuels» (1) porte sur 1.040 personnes ayant répondu à un questionnaire auto-administré diffusé selon deux modes de contact: direct, dans les lieux homosexuels, et en «boule de neige», permettant de représenter les personnes fréquentant peu le milieu homo. L'échantillon offre une bonne représentativité des tranches d'âge et des catégories socioprofessionnelles mais «concerne plutôt une population urbaine et leader d'opinion qui assume son homosexualité», précise Luc Souris, un des dirigeants de BSP.
DELACROIX Pour lui et pour son homologue, Isabelle Bonnet, «même si les demandes sont encore discrètes, de plus en plus d'entreprises et de cabinet d'études demandent des panels de consommateurs gays pour des réunions de groupe par exemple. Jusqu'à présent, aucun institut n'offrait ce genre de prestation. Le frein principal à un plus grand intérêt des entreprises françaises pour la cible homosexuelle est le manque d'information concrètes, pertinentes et pérennisées sur cet univers».
Premier constat: l'attente communautaire des homos est très forte. Alors que 33% des gays et 37% des lesbiennes sont directement engagés dans une association homose