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Libération

Brest, entre pierres et mer. Façades brutes, rues au carré, la ville a oublié son passé. Mais l'arsenal et le défilé des bateaux la rappellent à ses origines marines.

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publié le 13 juillet 1996 à 8h18

Brest envoyé spécial

Les couche-tôt et les trouble-fête vont faire la tronche. Du 13 au 20 juillet, Brest accueille pour la quatrième année une pacifique armada composée de voiles traditionnelles. 2.500 bateaux originaires de 30 pays. Soit 15.000 marins. Le tout drainant 1 million de visiteurs. Le flâneur qui prendra le risque de s'extraire de la cohue découvrira que le charme de la narine celte de la France opère autant en arrière des quais. Selon un sondage révélé début juillet par des lycéens de première encadrés par des sociologues, les grands voiliers à l'escale n'intéressent d'ailleurs que 55% des Brestois. Lors de la première édition de la fête, l'ouverture des quais de la rivière Penfeld les avait toutefois frappés. L'accès à ce territoire de l'arsenal, d'ordinaire interdit au public, leur avait permis de découvrir le berceau historique et géographique de la ville. La communauté urbaine profite d'ailleurs du rassemblement «Brest 96» pour lancer une «mise en tourisme» de la cité reconstruite. Un parcours qui devrait permettre, tant aux Brestois qu'aux gens de passage, de mieux percevoir une ville qui n'a pas toujours les faveurs des habitants. Le guide de seize pages que délivre l'office du tourisme mène à quelques rescapés d'architecture de l'entre-deux-guerres: l'hôpital Augustin-Morvan, près de la place de la Liberté, la gare de chemins de fer et son beffroi au pur style paquebot échoué au haut de la falaise, les immeubles de l'architecte Aimé Freyssinet (24, bd Ga