Sarajevo envoyé spécial
Le mot Sarajevo suscite-t-il en vous une émotion particulière? Alors partez visiter la ville qui en porte le nom. De loin peut-être vous êtes vous attaché aux gens, pris là-bas dans un étau de plomb? Vous pouvez maintenant bavarder avec eux à une table de bistrot. Au fil des années vous avez imaginé les péripéties de ce long siège avec des photos de journaux, des images télévisées, et des récits. Vous pouvez voir ces endroits de vos yeux. Sarajevo est aujourd'hui accessible, nul ne sait combien de temps. C'est aussi une ville hospitalière, et captivante, sinon heureuse.
Etrangers. Au temps des bombardements et de la famine, les Sarajéviens ne toléraient plus les regards zoologiques, ethnologiques, compassés des étrangers de passage. Maintenant les gamins tapent dans le ballon sur les terre-pleins de la rivière, les femmes sentent les melons au marché, les hommes ne portent plus de treillis. Ils vont et viennent librement sur les collines herbues des environs, parfois jusqu'à la côte Adriatique. Du matin au soir les Sarajéviens prennent le soleil au bord de l'eau, le frais à l'ombre des tonnelles, ils baguenaudent toute la journée dans les rues surpeuplées, une glace laiteuse à la main.
!le frais à l'ombre des tonnelles, Au pire, personne ne se souciera de vous. Au mieux, vous serez invités à boire du brandy et du vin dalmate, à manger des assiettes de charcuterie luisante, à parler tant et tant, parfois si lourdement et si tard dans la nuit que vous ne s