Un peu de vent, un chariot à roulettes, un casque, des chaussures
montantes, un cerf-volant puissant et deux heures d'initiation suffisent à un néophyte pour arpenter une plage à 30 km/h, ce qui, avec le sable qui défile sous les pieds, donne tout de suite de fortes sensations de vitesse.
Le ciel sert de moteur. Au dessus de la plage de Pornichet, des cerfs-volants très creux sillonnent l'espace des mouettes. Au bout des fils de manoeuvre, des pilotes assis sur des chariots font crisser le sable sous les roues. Les amateurs de char à cerf-volant ont les fesses à vingt centimètres du sable. Depuis l'an dernier, ils sont de plus en plus nombreux. Sable mou ou dur, tôle ondulée laissée à marée basse, bosses, dunes, rien ne les arrête. Les plus chevronnés font des parcours de régates là où la mer s'est retirée. Leurs engins filent parfois à cent à l'heure. D'autres mordus préfèrent les figures libres, marche arrière, équilibre sur deux roues, tête à queue.
«Pour commencer, il faut apprendre à manipuler le cerf-volant seul, à le lancer, le manoeuvrer, intégrer les sensations de traction. Puis, on commence à s'asseoir dans le char, et à maîtriser l'indépendance des pieds pour diriger le char et des bras pour le cerf-volant. On évolue le plus souvent avec le vent de travers ou trois quarts arrière. Comme on va plus vite que le vent, rouler vent arrière pose des problèmes: on risque de rattraper le cerf-volant et de le dégonfler», conseille Patrick Helmer, qui cumule des responsabilité