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Libération

Le streetwear se refait une sobriété.L'ultra large et les couleurs qui flashent cèdent la place à une mode plus sage.

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publié le 10 septembre 1996 à 22h34

C'est la mort du streetwear. La tendance qui a bouleversé ces

dernières années le marché de la mode jeune, endormi dans la chevignonnerie de base, se retrouve déjà remise en cause. L'appellation, revendiquée hier, n'apparaît plus dans les dossiers de presse des marques, qui parlent désormais de «mode pour les 15-25 ans». Et pourtant, ce week-end, au Sehm (Salon international de l'habillement masculin), se tenaient pas moins de trois salons estampillés streetwear: Street Waves, Who's Next et Beware. Mais les excès fluo, surdimensionnés, plasticoïdes ont disparu des stands, à l'exception de ceux des éternels pompeurs avec deux trains de retard et de quelques irréductibles. Même Ophélie Winter l'a dit dans Vogue: «Je ne veux plus porter de T-shirts avec quelque chose écrit dessus.» La mort du street, donc, a échappé à certains. Conscients que le marché des jeans classiques dérivait vers un produit plus jeune et plus tendance, tous les «jeaneurs» se la sont joué streetwear et se retrouvent avec des collections grand public bariolées-qui-font-mal-aux-yeux et surtout énormément datées. Les «jeaneurs» n'ont pas été les seuls à se ruer sur le supposé bon filon. L'affluence des secondes lignes de grands créateurs qui essaient de capter l'argent de poche des jeunes a été très remarquée au Who's Next. Si Junk de Junko Shimada tire son épingle du jeu, on plaint Marithé & François Girbaud, Azzaro Jeans, Trussardi Jeans, et surtout JPG, l'effrayante ligne jeune de Gaultier qui restera com