Les Français entendent mal et semblent s'en porter bien. Sur les 5
millions de malentendants, 800 000 tout au plus sont appareillés, alors qu'en théorie, l'ouïe de la plupart d'entre eux pourrait être améliorée grâce à une prothèse. Le prix élevé de ces appareils et leur remboursement quasi-nul, alliés à une qualité souvent médiocre et à la réticence à s'afficher comme handicapé, expliquent cette désaffection. Depuis peu, de nouvelles prothèses plus performantes sont apparues. Ces produits pourront-ils renverser cette tendance spécifiquement française?
On se moque du sourd tandis qu'on plaint l'aveugle. De ces moqueries découle la crainte, pour le sourd, de s'afficher comme tel en arborant un appareil, même si de nombreuses prothèses un moulage plastique glissé dans le conduit auditif sont souvent invisibles, sauf en cas de surdité profonde, qui nécessite un appareil entourant toute l'oreille, voire un boîtier externe. Par ailleurs, pour les personnes âgées, qui constituent le gros contingent des malentendants, acheter une prothèse représente souvent, après les lunettes et le dentier, le dernier stade de la vieillesse.
Les sourds boudent d'autant plus ces prothèses qu'elles demandent des réglages incessants et restituent une audition très imparfaite, où tous les bruits environnants se confondent. Ces appareils comportent en effet un circuit électronique, figé en fonction de l'audiogramme du patient. Résultat: un réglage peu adapté qui nécessite des allers-retours permanen