Insomnie chez les tenants du chic parisien: le centre de gravité de
la mode se déplace vers Milan et New York. Avec Gucci comme modèle.
Pas de révolution majeure: à partir d'aujourd'hui, une grosse centaine de défilés de prêt-à-porter printemps-été 97 se tiennent à Paris. Manifestement, les grandes maisons «nationales» comme Chanel ou Dior aussi bien que les marques plus récentes, continuent de miser gros sur le patrimoine du vrai chic parisien. Mais cela étant, le centre de gravité du chiffon semble s'être sérieusement déplacé cette saison du côté de l'Italie et des Etats-Unis, jusqu'ici plus connus pour le talent de leurs industriels que pour le génie de leurs créateurs.
Cas d'espèce éloquent: l'explosive réussite de la marque Gucci, qui jusqu'à peu passait, à juste titre, pour une des marques les plus mémères-rupines de la planète, réputation qui lui valait l'assez bien trouvé surnom de «Goût-de-chiottes». Il y a deux ans, Domenico de Sole, PDG de Gucci, contrôlé par Investcorp, un groupe d'investissements arabes, décide le grand chambardement: pour rajeunir la griffe, il engage Tom Ford, un Texan de 35 ans auquel il confie la direction artistique de la totalité des produits de la marque. Le styliste américain intervient sur les collections de prêt-à-porter homme et femme qu'il dessine, mais aussi sur les produits dérivés. Tom Ford veille à la conception des vitrines des magasins Gucci (144 boutiques) agencées à l'identique dans le monde entier. Simultanément, de Sole décrè