Menu
Libération

«Jeune créateur français», un label en perte de vitesse. Même si le secteur se porte plutôt bien, difficile de se faire un nom dans un milieu aux règles floues.

Article réservé aux abonnés
publié le 7 octobre 1996 à 23h26

Naguère, le faiseur d'habits affublé du label «créateur français»

avait de bonnes chances ­ après quelques années de galère ­ de voir sa marque se développer et s'exporter. Jean-Paul Gaultier ou Thierry Mugler ont longtemps incarné cet esprit de mode-là. Mais depuis quelques saisons, l'étiquette a perdu de sa force. Et la relève des grands anciens peine à émerger.

Ce n'est pas que la création nationale se porte mal. Elle irait même plutôt bien, pour le peu qu'on en sache car aucun de ces artisans ne divulgue le moindre chiffre d'affaires. Aucune réglementation ne les y oblige: ces entreprises ne sont pas cotées, ou sont filiales non cotées de groupes industriels inscrits en Bourse. «La situation est moins tendue que l'an dernier où le chiffre d'affaires du prêt-à-porter de marques de créateurs a augmenté de 4%», explique Jacques Mouclier, le président de la chambre syndicale du prêt-à-porter. En gros, le secteur a produit pour 7 milliards de francs de marchandises (80% sont exportées). Et les professionnels (chambre syndicale et Institut français de la mode (IFM)) affirment que les situations financières de Kenzo, Montana ou Gaultier sont tout à fait présentables. Avec la concurrence étrangère, les créateurs ont appris à trouver l'argent là où il est: dans les parfums, mais aussi dans les lignes bis et ter (Yamamoto, Lacroix, Montana...) et même chez le grand public comme Yves Saint Laurent dans le catalogue de la Redoute. Mais au-delà des rares statistiques, on ne sait pas v