Menu
Libération

Défilés du Prêt-à porter printemps-été 1997: Saris Van Noten, ça pleure Ferré. Happening, sampling et exercice de style, les trois ambiances d'hier.

Article réservé aux abonnés
publié le 9 octobre 1996 à 23h01

On savait que, pour attirer l'attention sur leurs présentations, les

maisons de mode sont prêtes à tout: défilés en direct de la station Mir ou petit comité de salon pour tremper les modèles dans une tasse de thé. Bizarre que nul n'ait encore songé à défiler sur Internet.

Olivier Guillemin a imaginé une solution intermédiaire: «l'événement» en appartement. C'est en effet escalier B, 2e face, que nous attendaient ses dernières créations. Une hôtesse charmante nous y guidait «pour expliquer comment ça se passe», donnant ainsi à la performance une étrange saveur de claque à l'ancienne pour couple illégitime. De fait, in situ, la chaleur de quelques sunlights, un mobilier réduit à trois chaises, un univers olfactif saturé de monoï, une abondance de caméras vidéo et quelques ravissantes personnes très légèrement couvertes suggéraient le tournage d'un porno tahitien du genre les Enculés de l'atoll. En fait, c'était plus soft, le «concept» consistant à exposer les vêtements sur mannequins en plastique dans des ambiances colorées (de la chambre citron au salon blue lagoon) tandis que d'autres modèles circulaient sur des femmes pour de vrai. Ne disposant pas d'un 600 m2 de la Ville de Paris, mais d'un modeste trois pièces, Olivier Guillemin n'aurait peut-être pas dû imposer à ses mannequins le port de la feuille de bananier en barrette qui rendait d'autant plus périlleuses leurs évolutions et les obligeaient à adopter le déplacement «à l'égyptienne». Par ailleurs, les vêtements ne son