Coïncidence édifiante du calendrier: les vingt ans de la maison
Gaultier (premier défilé en octobre 1976 au Palais de la Découverte) sont le décalque des Vingt Glorieuses de la mode «à la Française». Deux décennies qui conjuguèrent les désirs d'une génération ardente (celle qui eut 30 ans en 1982), les fantasmes positivistes d'une époque (les folles années 80 et leur prime à l'innovation) et les insouciances d'une conjoncture économique réputée propice (consommation is beautiful). Si le titre de «créateur» (de mode), inventé à l'époque, n'avait pas été attribué à tout et n'importe quoi, c'est certainement celui qui conviendrait le mieux à JPG. Car ses innovations ne se réduisent pas à quelques gadgets médiatisés, de la jupe pour homme (1985) aux poitrines en cônes de velours (1984). Son vrai génie, pour le coup créateur, c'est d'avoir su concilier le patrimoine couture classique (appris chez Patou) ou futuriste (appris chez Cardin), et l'héritage du fameux «chic parisien» collecté dans la rue. Celui qu'on n'en finit pas de qualifier d' «enfant terrible de la mode» est surtout un rejeton particulièrement éveillé de ce qu'on pourrait appeler avec la même facilité «la génération MTV». Tout autant homme d'images que de styles, Jean-Paul Gaultier, fausse blonde en kilt, a joué les touche-à-tout gourmands: copain en chef de Madonna, chanteur éphémère de «house-couture», présentateur télé (Eurotrash), costumier de cinéma (Greenaway, Almodovar, Carot et Jeunet) ou de danse (Régine Ch